Maksym Nakonechnyi, voix de l’Ukraine au Festival de Cannes

La section Un certain regard a retenu « Butterfly Vision », le premier long-métrage du jeune réalisateur ukrainien. Inspiré de faits réels, il traite des exactions commises par l’armée russe dans le Donbass à partir de 2014, et notamment du viol comme arme de guerre. Son auteur veut se rendre sur la Croisette pour « porter haut la voix de son pays ».

           

https://www.facebook.com/lemonde.fr/posts/10160796610882590

Phil Chris Il faudrait déjà qu'il soit en compétition officielle, gros malin. C'est juste une section parmi une dizaine d'autres, Un certain regard, qui est ouverte à des films de pays en développement ou qui ne trouveraient pas de place en sélection officielle. Elle met en perspective un cinéma plus original et audacieux que celui de la sélection officielle, et récompense des cinéastes encore inconnus ou peu connus. C'est comme la section junior d'un club de foot en comparaison avec l'équipe qui joue en ligue 1. Ces gamins n'ont aucune possibilité de se retrouver en Coupe de France ; là, à Cannes, c'est exactement le même cas : ce cinéaste ne joue pas dans la même ligue que ceux qui sont en compétition pour la Palme.


Lorsqu'après avoir annexé la Crimée, la Russie a décidé d'intervenir dans la région en avril 2014 en radicalisant les manifestations populaires prorusses,
il y avait deux feuilles de route bien différentes qui firent l'objet de vifs débats :

- annexer tout simplement la région (oblasts de Lougansk et de Donetsk) comme cela avait été fait pour la Crimée en le camouflant derrière la légitimité populaire, organisant ainsi un référendum dont le résultat serait de toute façon positif (ces referendums ont eu lieu cependant).
Cette stratégie était défendu par le maître des opérations militaires russes au Donbas, Igor Girkin Strelkov.

- Déstabiliser la région et rendre sa gouvernance par le reste de l'Ukraine impossible afin que la région reste un moyen de pression sur le gouvernement de Kiev et l'empêcher ainsi d'adopter une politique trop libre, trop pro-occidentale, en somme qu'elle ne quitte pas le giron russe.
Sous peine de reconnaissance de l'indépendance unilatérale des républiques autonomes de Donetsk et de Lougansk par la Russie.
Mettre ainsi le Donbass en voie d'ossétisation.
Cette stratégie était défendue par Poutine.

C'est finalement le deuxième plan qui a été choisi.
Ce qui a beaucoup contrarié l'homme de main de Moscou, Igor Girkin Strelkov, qui finit par être rappelé en Russie, car il devenait trop gênant.

Cette décision de déstabiliser la région entraîna ensuite une guerre ouverte entre les nouvelles autorités prorusses soutenues par Moscou et l'État ukrainien.




+