« Pour anticiper la raréfaction de la ressource en eau, il faut transformer le système agricole »

TRIBUNE | Nicolas Girod, éleveur dans le Jura et porte-parole national de la Confédération paysanne, estime que la sécheresse doit inciter à faire évoluer le modèle de l’agriculture industrielle.

           

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Le maïs est une plante tropicale qui aime la chaleur et l’humidité. Au niveau de l’équateur, là où il pleut toutes les nuits, cette culture est bien adaptée. Mais en France, pays pluvieux quand il fait froid et sec quand il fait chaud, la culture du maïs est une hérésie. Contrairement au blé qui pousse en hiver, le maïs a besoin d ’eau en été, lorsque cette ressource est la plus rare. Et comme le maïs valorise très bien la lumière, on le cultive surtout dans le Sud, là où, en été, le stress hydrique est le plus fort. A la saison chaude, des régions se retrouvent en pénurie d’eau et la biodiversité en pâtit. Bravo à l’incompétence de nos politiques !


Cela fait juste 60 ans que les scientifiques prévoient ces tensions hydriques. La Confédération paysanne tire la sonnette d'alarme depuis des années. Et on parle d'urgence... Un véritable déni volontaire des agro-industriels et de la FNSEA afin de tirer au maximum sur les ressources quite à déboucher sur les ruptures actuelles. Certains parlaient d'écologie punitive il y a quelques temps, et bien la punition arrive et c'est bien la "nature" qui va se charger de distribuer les sanctions à ces enfants capricieux. Malheureusement, nous allons tous en pâtir. Nos sociétés sont organisées sur une croissance infinie dans un monde aux ressources finies. Ce modèle destructeur doit être remis en question. Le capitalisme dévoreur nous mène à notre perte. A nous de le stopper et d'imaginer ensemble d'autres modèles respectueux des individus et de notre environnement.




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