Sophie Dubuisson-Quellier, sociologue : « L’injonction aux “petits gestes” pour le climat peut être contre-productive »

Dans un entretien issu du podcast « Chaleur humaine » consacré au défi climatique, la sociologue Sophie Dubuisson-Quellier évoque la question de la répartition, entre les individus et le collectif, des efforts à fournir face à l’urgence.

           

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Juliette Leroy je me suis dit exactement la même chose. J'ai trouvé l'interview absurde car ça revient à dire qu'on ne peut rien faire. Or, à titre individuel on peut agir sur son alimentation, le chauffage l'hiver (pas obligé de chauffer à 23 degrés ou plus) et le transport surtout pour les urbains (oui je sais, à la campagne on ne peut pas forcément se passer de la voiture). Là j'ai l'impression que la dame nous dit qu'on ne peut rien faire, ce qui va en effet conforter les gens dans l'idée de ne surtout rien changer. On le voit dans les commentaires, c'est toujours les autres mais jamais soi-même, ce qui est bien pratique pour ne rien faire. Une simple réduction de 40% de la consommation de produits animaux aurait déjà un gros impact, et il y a plein d'exemples (vélo, chauffer à 19 degrés etc.)


Jovis Moriarty Nous disposons de trois outils pour exprimer notre volonté de faire évoluer le modèle : la CB ( = consom'acteur), la carte d’électeur ( = voter pour les partis avec des propositions écolos sérieuses) et le militantisme ( = faire passer le message). Une fois qu'on fait ces démarches là je ne vois pas trop ce qu'on peu faire d'autre à part entrer dans une forme ou une autre de violence. Perso, je ne me sens pas d'aller péter des trucs ou affronter les flics donc je reste sur l'exemplarité, la pédagogie et la mise en place d'une philosophie de résilience pour mes mômes. Si ce n'est pas suffisant c'est infiniment malheureux mais c'est comme ça.


Article très pertinent et qui montre bien l'attente du public face à l'inertie des gouvernements. Je crois que bien des gens "suivraient" un nouveau plan, si tant est que la France, l'Europe ou plus, soient capables d'en pondre un. Mais comme ça n'est pas le cas, tout ceci engendre colère, frustrations et conflits de classe. Parce qu'évidement, si l'on vit comme un bobo dans un centre-ville, par exemple, c'est plus simple d'être vertueux. Mais si l'on vit à la campagne loin de son lieu de travail, ça s'avère plus complexe. La voiture devient indispensable. Et entre le prix de l'essence et la perspective de la voiture électrique (chère, pas pratique, pas si écologique...), les inégalités vont encore se creuser.


Erik Cartman Certains le font déjà. Il faut déjà éteindre le téléviseur pour que ceux qui pensent que les pubs ne mentent pas ne soient plus influencés par celles-ci. Retirer la tentation c'est déjà un grand pas de fait. Après, on peut s'interroger (comme on devrait toujours le faire) sur le pourquoi du désir d'acheter : se faire plaisir, parce qu'il y a un réel besoin ou parce que c'est la "mode", le truc du moment, qu'on nous a mis en tête.
S'affranchir de ce qu'on nous commande de consommer, c'est un pas vers une certaine liberté et il y a plus de plaisir dans cette liberté que dans n'importe quel achat.


Je vais sans doute faire une réflexion de néophyte, mais je trouve étrange de séparer à ce point le collectif de l’individu. Le collectif, n’est-il pas simplement la somme des individus qui le compose ? Si tous ces petits gestes témoignent d’une volonté individuelle de faire bouger les lignes, le collectif ne va-t-il pas suivre en fin de compte ?
Au fond cette société d’abondance et de consommation de masse n’est-elle pas fondée sur des velléités individuelles de s’enrichir… pour consommer plus ?
En adoptant des petits gestes, on ne révolutionnera sans doute pas les choses, mais on incitera peut-être nos enfants, les adultes qui formeront le collectif de demain, à transformer la société.




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