La consommation d’eau des centrales nucléaires françaises en débat

Que pèsent les centrales nucléaires dans la consommation totale d’eau en France ? Cette question simple semble ne plus avoir de réponse claire.

           

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Thedie Ilab "À condition que". l'Allemagne est déjà couverte de panneaux solaires et d'éoliennes (130 GW de puissance installée). Même en doublant la capacité ça ne permettrait pas de couvrir plus des 2/3 de la consommation, et même en triplant il faudrait toujours un backup pilotable aux hydrocarbures pour gérer les intermittences et les pics de conso. Les coûts seraient démentiels et dans cette optique il est bien sûr inutile de parler d'électrification des secteurs de l'économie qui ne le sont pas encore.

Vous noterez que le ministre parle ici de sortir du charbon et oublie malencontreusement d'évoquer le gaz...


Patrice Coutel
Yann Kerdreux
Je n'ai jamais dis qu'il n'y avait pas de rejets radioactifs, mais que l'eau contenant de la radioactivité ne transite par par le circuit de réfrigération, mais est rejetée via des réservoirs dédiés ( KER -SEK).
Ces rejets sont encadrés par la réglementation, de façon à ne pas dépasser des limites de radioactivité "ajoutée" dans le cours d'eau, et donc le débit de rejet de ces réservoirs est déterminé en fonction du débit du fleuve.
Si le débit du cours d'eau passe en dessous d'un certain seuil, les rejets sont interdits et les effluents sont stockés dans des réservoirs de secours ( TER) après autorisation de l'ASN.


Les analyses et expertises de Greenpeace reposent-elles sur des bases scientifiques ?
Greenpeace est connue dans le monde entier pour ses actions spectaculaires, mais cela ne représente qu’une partie de notre travail. Nos prises de position et nos actions militantes s’appuient sur des travaux d’expertise, que ce soit via notre laboratoire scientifique d’Exeter, le recrutement d’équipes salariées spécialisées ou des partenariats et collaborations externes.

Un réseau scientifique international
Le travail de Greenpeace est orienté et nourri par la science et la recherche. Nous nous appuyons sur des faits et élaborons nos campagnes sur la base de travaux de recherches rigoureux. Nous accordons une grande attention à la rigueur méthodologique et scientifique, et nos rapports sont soumis, dans la grande majorité des cas, à une relecture par des spécialistes tiers.

Nous bénéficions notamment du soutien d’une unité scientifique basée à l’Université d’Exeter. Ce laboratoire de recherches de Greenpeace, situé au Royaume-Uni, fournit un conseil scientifique et un soutien méthodologique à tous les bureaux de Greenpeace dans le monde, sur une grande variété de disciplines. Il dispose notamment d’équipements et matériels pour l’analyse de polluants organiques ou de métaux lourds pouvant être prélevés dans l’environnement. Depuis 1986, il s’est doté d’une base de données scientifiques solide qui constitue une ressource précieuse pour nos campagnes.

Partout dans le monde, les équipes de Greenpeace sont composées de nombreux experts et expertes scientifiques, dans des domaines variés. Ils et elles contribuent à l’élaboration de nos rapports et de nos positionnements et collaborent au niveau international.

En France, par exemple, notre équipe compte des ingénieurs (comme Nicolas Nace, chargé de campagne Transition énergétique, docteur en physique ; Laure Ducos, ingénieure agronome, spécialisée en gestion des écosystèmes et forêts tropicales ; Suzanne Dalle, ingénieure agronome, spécialisée en politiques publiques et développement territorial...), mais aussi des spécialistes en radioprotection (plus particulièrement sur les questions de prévention et détection de la contamination radioactive), un cartographe-géomaticien (qui contribue aux projets internationaux)... Cette expertise se déploie aussi dans d’autres champs que les sciences : analyste financière et économique, analyste de données, juristes... Nos chargé·es de campagne sont toutes et tous diplômés de l’enseignement supérieur dans des filières aussi variées que la physique, l’agronomie, l’économie ou les politiques environnementales. Nos équipes bénéficient par ailleurs de formations, grâce à notre réseau international.

Par ailleurs, Greenpeace a recours ponctuellement à des cabinets d’expertise indépendants, pour initier ou compléter nos propres recherches. Nous collaborons également avec des scientifiques externes à Greenpeace, en partageant nos informations, en mettant à leur disposition nos compétences ou notre matériel : c’est par exemple ce que nous avons fait lors d’une expédition d’exploration du Récif de l’Amazone menée conjointement avec une équipe scientifique du CNRS, à bord de l’un de nos navires, l’Esperanza.


Guillaume Devos
Peu importent les faramineux coûts économiques et écologiques qu’engendrerait la relance de la filière ; peu importe l’impact de la construction des six nouveaux réacteurs EPR 2 alors que le premier est l’image même du fiasco de la filière – démarrage prévu en 2024, au lieu de 2012, pour une facture de 19,1 milliards d’euros, contre 3,4 milliards budgétés au lancement ; peu importe que les énergies renouvelables soient bien plus concurrentielles ; peu importe encore l’obscène pari sur la gestion des déchets, que l’on réglera, comme poussière sous le tapis, en les enfouissant sous terre alors que certains resteront radioactifs pendant plusieurs centaines de milliers d’années, cadeau aux générations futures.


Trop cher et trop lent, le nucléaire ne sauvera pas le climat
« Le nucléaire ne répond à aucun besoin technique ou opérationnel que ses concurrents sobres en carbone ne puissent satisfaire mieux, moins cher et plus rapidement ». Voila la conclusion sans appel dressée par l’édition 2019 du World Nuclear Industry Status Report (WNISR). Plus coûteuse que les énergies renouvelables, la construction d’un nouveau réacteur dure en moyenne 10 ans : trop long pour sauver le climat !

Aujourd’hui la production d’électricité par les installations solaires et les parcs éoliens concurrence efficacement les centrales nucléaires existantes, y compris en termes de coûts, et leur capacité de production augmente plus rapidement que celles de toutes les autres filières, peut-on lire dans les 323 pages de l’édition 2019 du World Nuclear Industry Status.


CLIMAT - NUCLÉAIRE
Un mix énergétique sans nucléaire en France, c’est possible !
Le nucléaire ou la bougie ?
Climat, Nucléaire

On entend souvent dire que la France ne pourrait pas se passer du nucléaire pour que sa production d’électricité couvre la demande et pour lutter efficacement contre les dérèglements climatiques. Qu’une sortie du nucléaire serait synonyme d’un retour à la bougie… Ou encore que la France ne peut pas se passer de ses centrales nucléaires, vu que les énergies renouvelables sont incapables de les remplacer. Autant d’idées reçues qui renvoient toutes à une question plus globale : un mix énergétique sans nucléaire est-il possible en France ? Sans augmentation des émissions de gaz à effet de serre et sans coupures d’électricité ?

Nombre de scénarios, fruits du travail d’analyse prospective d’experts indépendants, d’associations ou encore d’agences étatiques répondent que oui, un mix énergétique qui reposerait uniquement sur les énergies renouvelables est possible en France. Et non pas dans des centaines d’années, mais bien d’ici à 2050.

100 % d’énergies renouvelables en France en 2050 ? Les experts disent oui
En 2013, Greenpeace France publiait son scénario pour la Transition énergétique qui montre que la transition énergétique, vers une France libérée de sa dépendance aux énergies fossiles et fissiles, est non seulement techniquement possible, mais qu’elle est de plus rentable économiquement, comparée à la trajectoire actuelle.

En 2015, l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, un établissement public, avait étudié des projections qui montrent qu’il est possible en France de répondre aux besoins énergétiques avec 100 % d’énergies renouvelables. Bien que très complet, ce document avait été éludé, sans doute sous l’influence des promoteurs du nucléaire, à qui ces projections ne devaient pas beaucoup plaire !
Pourtant, en 2017, l’Ademe remettait ça : elle publiait une étude qui démontre la fiabilité des énergies renouvelables et donc la possibilité d’arriver à un mix électrique 100 % renouvelables, en 2050 toujours.
Car oui, la France peut se passer du nucléaire en le remplaçant par les énergies renouvelables. C’est aussi le constat de Négawatt, une association qui rassemble des experts impliqués dans des activités professionnelles liées à l’énergie, qui en 2017 a publié une mise à jour de son scénario de transition énergétique sur la période 2017-2050.
Qu’indique ce document ? Il « dessine la trajectoire d’une France 100 % renouvelables et neutre en carbone à l’horizon 2050, avec des investissements créateurs de valeur et de centaines de milliers d’emplois ».
Un scénario qui mise sur la sobriété et l’efficacité énergétiques, qui sont deux des trois grands piliers de la transition énergétique, le troisième étant le développement des renouvelables

Ni nucléaire, ni émissions de gaz à effets de serre, c’est faisable
Quels points communs à ces différents scénarios ? En se basant sur des projections réalistes d’évolution de la demande en électricité, ils misent sur la réduction forte de la part du nucléaire dans le mix électrique, voire la sortie du nucléaire, tout en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre de la France.

Ils misent également sur la maturité des énergies renouvelables, qui sont des énergies fiables et complémentaires : non, il n’y aura pas de coupure de courant si le vent tombe ou si le ciel est nuageux ! Ils tordent aussi le coup à une autre idée reçue : non, la consommation d’électricité en France ne va pas exploser dans les années à venir.

En conclusion, non seulement un mix énergétique sans nucléaire est possible en France, grâce au développement des énergies renouvelables, mais en plus, il ne sera pas synonyme d’augmentation de nos émissions de gaz à effet de serre !

Paul Langrock / Greenpeace




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