Vincent Bolloré, la vraie fausse retraite

En théorie, le milliardaire breton a laissé la gestion de son groupe à ses fils. En pratique, il continue de tout décider. A 71 ans, il se sent investi d’une mission : utiliser son pouvoir pour défendre l’« Occident chrétien ».

           

https://www.facebook.com/lemonde.fr/posts/10161552945212590

C’est un grand patron de droite, catholique et breton : Vincent Bolloré a tout pour déplaire à la gauche. Pire, depuis les années 2000, son empire s’étend aux médias et à la communication, chasse gardée d’une caste qui n’accepte l’argent et le pouvoir qu’à condition d’être adoubée par ses relais, influenceurs et amuseurs nécessairement très à gauche.

Seulement, quand les amuseurs, les influenceurs et les relais commencent à parler la langue de Bolloré plus que celle du progressisme médiatique, c’est la boussole du petit people de gauche qui commence à faire des bonds. Il y a pourtant une solution pour empêcher et contraindre ces empires médiatiques considérés comme menaçant, solution qui s’est toujours révélée efficace, que ce soit pour Hersant, Dassault ou Berlusconi. C’est le marché : davantage de concurrence, de meilleurs produits culturels et de meilleures réponses aux attentes des consommateurs de médias pourraient tailler des croupières aux médias jugés blasphématoire pour l’Église de progessologie. Comme l’avait déjà écrit Murray Rothbard, c’est la pression concurrentielle qui interdit la constitution de monopoles, et inversement, la capture réglementaire par l’État qui encourage la constitution de géants rentiers.

Cela suppose que ces derniers sortent de leur léthargie, se déparent de leur mentalité de citadelle assiégée et se mettent à travailler pour offrir aux consommateur autre chose que la promesse d’une capture réglementaire de l’audiovisuel au service des intérêts et de l’idéologie d’une nomenklatura française toujours plus étroite. ( Claire Libercourt -15/02/2023)




+