La lettre de Sophie Douce, journaliste expulsée du pays par les militaires au pouvoir

« J’aimais le Burkina Faso, la force et la résilience de ses habitants… »

           

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Les torts sont pourtant partagés dans cette histoire et vous devrez comprendre que ces histoires d’investigations sont perçues comme une ingérence dans les affaires internes du Burkina Faso.
Ce dont on est sûr, dans toute guerre, il y aura toujours des choses horribles qui vont se passer. Ça, on n’en doute pas.
Mais à l’heure ou votre gouvernement a peint la totalité du territoire burkinabè en rouge, et au moment ou le gouvernement burkinabè tente par tous les moyens à reprendre le contrôle, mettez-vous vous a leur place… Que pendant l’occupation de la France par les Nazis, pendant que les partisans se démêlaient comme de beaux diables pour harceler l’occupant, vous leur ressortiez ces théories de droits de l’homme, venues de bureaux climatisés, écrites par des gens qui pour beaucoup, n’ont pas faits de théâtres militaires.
Je sais. Vous n’allez pas imaginer parce que c’est inconcevable.
De la même façon, puisque vous avez refusé de nous vendre des armes parce que nous avons créé une brigade de volontaire, intégrée dans l’armée pour faire face à l’ennemie ; laquelle brigade vous appelez péjorativement des miliciens, Eh bien, la moindre des choses, c’est de nous laisser tranquille pour un moment.
Pendant que l’existence du Burkina Faso en tant que pays est fortement menacée, ce qui vous intéresse, ce sont les histoires de droits de l’homme, de retour à l’ordre constitutionnel, et non pas la sécurité des personnes et des biens. Raisonnons par l’absurde : que seront les droits de l’homme et l’ordre constitutionnel dans l’espace du Burkina Faso actuel, si ce pays venait à être occupé dans son entièreté par les terroristes ?
Vous ne mesurez toujours pas le niveau de ressenti de nos populations envers vous. Pas vous en tant que personne, mais vous en tant que concept idéologique de domination.




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