1º"Ben non le masculin ne fait pas neutre"
Ben si, étant donné qu'il n'y a pas de forme neutre à proprement dit en langue française, donc on a pris la forme masculine par défaut, parceque plus simple et plus économe en caractère.
" ben non le fait de langage ne fait pas loi immuable"
Ben si en fait surtout dans le cas de revendications aussi superflues. On ne va pas changer une règle de grammaire pratique juste pour faire plaisir à un petit pourcentage d'hystérique.
"Bon en même temps l'auteur de cet article est encore un homme"
Aaah ! le petite phrase sexiste du com (parce qu'il en fallait bien une). L'article a surtout été écrit par un linguiste enseignant à l'université de Paris et agrégé de lettres modernes et docteur ès lettres. Donc j'imagine qu'il connait bien mieux le sujet que 99,99% d ela population, femmes comprise.
"Nous prendrait on encore pour des quiches ?"
Vous nous facilitez grandement la tâche à vraie dire.
2ºLe masculin fait neutre. Dont acte. Pourquoi pas ? C'est bien ce qu'on nous a appris depuis toujours. Mais, ôtez moi d'un doute : on ne nous a pas appris AUSSI la version féminine ? Alors la vraie résistance devrait être de ne pas limiter le féminin à des "-e-" mais à dire citer les deux genres ? Par exemple, plutôt que de dire Les président-e-s on peut tout à fait écrire "Les présidentes et les présidents". Ca fait une ligne de plus dans un texte : ce n'est pas la mort. La seule fois où on l'utilise naturellement c'est lors des discours, ou lorsqu'on attend quelque chose de tous et là on fait l'effort de s'adresser à tout le monde et on sait dire "Mesdames et Messieurs"...
3ºEst ce que le débat est utile ?
La cause importante, c'est bien l'égalité des chances, l'égalité des rémunérations, l'égalité de considération et de respect.
A quoi sert de choisir entre un nom de métier que l'on peut féminiser ou pas, si derrière, la réalité sociale est différente ?
En outre donner un genre neutre à un titre revient à en modifier l'appellation.
Donc plus de choix entre directeur ou directrice mais quelque chose du genre "directus".
Et cesser de dire "un vagin" ou "une prostate" au profit de "vagin" ou "prostate"
Bref, beaucoup de travail pour re-écrire notre langue...
4ºLilly Tirytout dépend de quel neutre on parle ... on confond souvent le neutre qui concerne tout ce qui est non humain d'avec le neutre qui est censé englober tous les humains...à part le "on", "tout le monde" et quelques autres expressions, la volonté de sexer les choses et les êtres et trop forte. Le neutre du latin n'a rien à voir avec le "sexage" des individus mais avec ce qui est non-humain. En ce sens le féminin et le masculin sont relativement bien répartis : une table, un tabouret etc... après on peut toujours faire du mauvais esprit en disant "une crotte et un chef d'œuvre"...heureusement l'art du 21ème siècle semble vouloir unifier tout ça !
5ºLe français est une langue genrée, comme toutes les langues latines. Mais dire que le "masculin fait neutre" est un peu fort de café. Si c'était le cas, on parlerait des "infirmiers" alors que le langage commun emploie le mot "infirmières". Pourquoi ? Parce que la majorité des "infirmiers" sont des femmes.
Ensuite, certains nous disent que le nom de métier représente la fonction. Re-faux: ou alors, "Directeur de cabinet du ministre" est une fonction, mais "directrice d'école primaire" ne l'est pas ?
De qui se moque-t-on ?
Évidemment, que le masculin ne fait pas neutre. Il est le résultat de notre histoire, de notre culture, de notre société. Je ne reviens pas sur ce fait. Mais de même que la langue française a évolué ( et tant mieux, les langues qui n'évoluent plus sont des langues mortes), la société française a évolué ( je pense que plus personne ne s'interroge sur la suppression de la notion de chef de famille ou sur le vote des femmes). Donc, les femmes, qui n'avaient pas d'existence publique, n'avaient pas besoin d'apparaître dans le langage ( donc, le masculin ne faisait pas neutre, il représentait la réalité). Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
Pour info: le Général de Gaulle ( probablement pas très "woke") utilisait " françaises, français" lors de ces discours..... parce que les femmes avaient acquis le droit de vote. Si le masculin avait fait neutre, il se serait contenté de "Français", non ?
Ce n'est pas plus compliqué que ça.