L’historien Khémaïs Ben Lakhdar rhabille le luxe à la mode décoloniale

Dans un essai tranchant, l’historien décortique le concept d’appropriation culturelle. Il replace ce « pillage » dans le contexte du passé colonial de la France et invite les grandes maisons à davantage d’efforts.

           

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Here Irototemafatu je suis désolé pour vous. C’est difficile. Mais effectivement, seul l’occident crée encore quelque chose. L’Asie ne pèse pas grand chose sinon pour copier et imiter (et on ne parle que de la Chine). Les 3 grands centres d’innovation sont les États Unis, l’Europe occidentale et le Japon. Le reste ne crée rien. Donc oui, la technologie est un fait culturel. Ou était le reste du monde quand l’Europe a mis le monde à ses pieds sans coups férir ? Ou était le reste du monde qui vivait dans le féodalisme et l’arrieration avant que l’Europe ne vienne apporter sa science ? Nulle part. Entre une temporalité lente et une temporalité immobile. Ça n’était même pas difficile. Il ne s’est agi que de se partager un monde vierge et sans connaissances. Tout cela est lié non pas à la supériorité de l’homme blanc, mais à celle de sa culture. Donc oui, la technologie est la culture de ce qui est nous en qui était né chez nous n’aurait jamais pu naître ailleurs, sauf à être nous. C’est difficile je le sais. Pas pour moi. Pour vous. Donc la technologie moderne est une expression de la culture blanche occidentale et chrétienne qui n’aurait pu naître, et ne peut encore, nulle part ailleurs.
La culture crée les moyens objectifs de la technologie.
Une culture qui vit au rythme des saisons ne peut créer rien sinon une mythologie mais rien de réel.
Expliquez moi comment toute cette technologie créée uniquement par des Européens est un élément culturel autre qu’européen.
Trouvez moi des noms de ceux qui auraient créé quoique ce soir qui serait né en dehors d’Europe ou d’Amérique du Nord, métastase européenne. S’il vous plaît.


Mouais. C'est donc un jeune historien déçu par ses héros de jeunesse, déçu de ne pas être entré dans le microcosme très superficiel de la haute-couture, qui réalise que, en histoire, tout est appropriation, acculturation, inculturation, syncrétisme, domination ou influence. Je suis content pour lui qu'il ait fait ces études-là ; je suis en revanche déçu, moi aussi, qu'il n'ait pas compris que ce métier (historien, pas couturier) réclamait une approche dépassionnée, objective, systémique, épistémologique et ontologique. J'y perçois - et ce n'est que mon modeste avis - les errances revendicatives et accusatrices de notre temps et une once de frustration personnelle.


Pierre-Antoine Feldz Dès le départ vous faites l'amalgame entre culture -savoir et culture-rapport à l'existence, la culture ne signifie pas être culturé. Vous mélangez des notions de manières lapidaire en sortant du cadre du sujet vestimentaire de l'article et donnez vos définitions sur des sujets complexe qui exigent une réflexion à la fois sans jugement de valeurs et surtout avec beaucoup d'amour des nuances. La technologie n'est pas la culture, et surtout il est faux de dire qu'elle est occidentale quand l'Asie pèse aussi lourd dans ce domaine. La technologie s'échange, se vend, la culture s'approprie quand elle usurpe l'intime existentiel !


Cristobal De la Rocada on parle d'influence.
Pour le reste, la propriété artistique, marques et modèles, la propriété intellectuelle et d'auteur existent pour protéger les œuvres.
Bon à savoir, il n'est pas interdit de reproduire des œuvres d'art. C'est même plutôt conseillé notamment pour les étudiants en beaux arts. C'est un exercice qui apprend beaucoup.
L'époque du japonisme est un bel exemple de l'influence dans l'art. Il se retrouve à travers la vaisselle, les meubles de factures differentes que japonaises. Japoniser c'est donner un air de ... c'est s'inspirer ...
Des motifs reproduits d'inspiration de ... ne veux pas dire copie.
Et de toute facon, les vêtements de haute couture sont réalisés dans des étoffes bien différentes et des coupes qui n'ont rien à voir avec les vêtements locaux de différents continents.


David Kobrehel votre propos parle de culture face à d'autres cultures ce n'est pas le sujet de l'article.
Ici il ne s'agit pas de discréditer une culture et de dire qu'elle a volé tout à une autre mais simplement de parler de grand couturières qui ont volé des idées à des peuples entiers en faisant croire que c'était les leurs, ou qu'ils les avaient réinventer.
Pour vous donner un exemple musical memories tube de Maroon 5 vendu à plusieurs millions d'exemplaires est un vol pur et simple une idée ne lui appartenant pas, à savoir le canon de Pachelbel.
Si un individu vol une idée qui appartient à tout un peuple, pour faire du fric dessus c'est de l'appropriation culturel. Un vol d'idée.

Ça c'est pas un échange entre deux cultures. C'est un individu qui s'approprie une idée ça n'a rien à voir et c'est ce dont parle l'article.


Carole Edouard au risque de me répéter : je n'ai jamais vu un article qui glorifie la sape africaine, qui s'approprie nos style vestimentaire européen. Et j'en ai vu de nombreux sur Karl Lagerfeld et son style incroyable.

Il y a donc bien une hiérarchisation, et comme vous le disiez, c'est bien cela qui pose problème, ça tombe bien c'est exactement ce dont parle l'auteur !

Car ici nous répondons à quelqu'un qui affirme en commentaire que" la notion d'appropriation culturelle est ridicule. "
Non cette notion est très sérieuse, et très compliqué à maîtriser.

Et que la question que soulève cet historien est tout a fait légitime.


Yannick Gribouille Le concept d'appropriation culturelle n'est absolument pas ridicule: la France se protège elle-même contre l'apropriation culturelle des autres pays....

Vous parlez de cuisine, mais justement, la France revendique sont patrimoine culinaire, et de nombreux plats français sont au patrimoine mondial de l'UNESCO et protègé d'une utilisation frauduleuse par des entreprises étrangères....

Et ce pas que dans la nourriture.

Les tenues traditionnel régional par exemple certaines sont protégées....

C'est dommage de me trouver un exemple qui dit le contraire de ce que vous dites.

Comme quelqu'un le disais plus bas en commentaire j'ai l'impression que ce qui est le problème, c'est la hiérarchisation culturel. Et c'est le sujet de l'article.

A savoir que Lagerfeld revendique une inspiration africaine mais en récolte beaucoup plus de laurier que les premiers qui l'ont eux-même fait. Et n'insiste que très peu dessus.

Je n'ai jamais vu d'articles flatteur sur les Africains de l'Ouest qui pratiquent la sape en se réappropriant nos codes vestimentaires d'une bien belle manière. Et pourtant il y aurait à dire.

Le problème c'est la hiérarchisation culturel.

Enfin c'est mon impression.


Cristobal De la Rocada aucun couturier ne dit qu'il invente à 100%. Ni aucun artiste d'ailleurs. La création et l'inspiration est toujours issue de code antérieurs que l'on digère et restitue autrement.
Les couturiers ont toujours joué que les codes régionaux ou ethniques. D'ailleurs la mode africaine elle aussi s'est réapproprié les codes occidentaux. Même le waks qui pour tout le monde est typiquement africain est d'origine occidentale et a été digéré par la culture africaine, la sape africaine est aussi la vision africaine sur les codes vestimentaires européens. Et c'est très bien. Bein sûr pendant longtemps, la vague de l'exotisme s'est enracinée sur une hiérarchie des races et c'est ça qui coince. mais il ne faut pas sous ce prisme systématique chaque acte de création. Parce que personne n'empêche que la création fasse l'inverse.


Thomas Devred "tant que certains Etats ne revendiqueront pas leur patrimoine textile, comme le Mexique ou le Japon ont commencé à le faire, dénonçant « le vol » de certaines marques. « La mode se croit si hégémonique qu’un peu de protectionnisme culturel rééquilibre les choses », juge le chercheur"

C'est précisément ce type de jugement de sa part que je déplore, dénonce et combat. Il est bien trop complaisant à mon goût à l'égard de ce concept. Je soutiens bien plus pour ma part l'attitude de son étudiante japonaise qui "le confronte, contestant l’idée que le kimono doit être réservé à son pays natal." Merci à elle de résister à cette vague de pensée identitaire.

PS : Pour mesurer l'ampleur de l'absurdité de ce concept d'appropriation, que penseriez-vous d'une même approche en matière culinaire ? Heureusement qu'on fait fi des puristes et autres nationalistes pour s'approprier toutes les recettes du monde et en créer de nouvelles, constamment, dans tous les sens.


10ºEn effet faire des copier coller d'œuvre puis s'en revendiquer la paternité n'est pas de l'inspiration ou un hommage mais bien du pillage. Pour mémoire, cette marque de luxe qui avait copié sans vergogne un gilet complet d'un village de Hongrie. Les femmes de ce village s'étant rendues aux différentes manifestations de mode en Europe, la marque avait du rétropédaler devant la mise au jour de ce pillage cynique. Il n'est pas question de nier la diversité culturelle, ni les influences culturelles mais de reconnaître la source de ces influences plutôt que de prétendre en être l'auteur exclusif. Ce qui est un bon moyen d'effacer le "genie" culturel d'autres peuples.